Message d´Adieux au Président-fondateur de l´APARECO, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba.

Message d´Adieux au Président-fondateur de l´APARECO, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba.
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Vivre en ce monde est souffrance, vivre en ce monde est souvent chagrin, mais ce qui est magique dans la vie des hommes, c’est moins leurs souffrances que leurs réussites.

C’était il y a un peu plus de cinq semaines jour pour jour, c´est-à-dire le 21 mars dernier (2021) que nous avions appris comme un coup de tonnerre et avec un cœur meurtri, la nouvelle de la disparition inopinée depuis le Maroc − où il s´était établi voici quelques années − du regretté monsieur Honoré NGBANDA Nzambo Ko Atumba, Président-fondateur de l´irréductible plateforme de la Résistance congolaise dénommée : Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo, APARECO en sigle. Le Président-fondateur est mort, vive le Président-fondateur !

Né le 5 mai 1946 à Lisala. Originaire d´Abuzi au Nord-Ubangi (province du Grand Équateur), il fit de brillantes études secondaires et universitaires. Et aussitôt sorti de l´université de Lovanium (l´actuelle université de Kinshasa) avec mention distinction, il fut très vite intégré dans les hautes sphères du pouvoir à la Présidence de la République en 1973, où il fit ses premiers pas dans la politique dès son jeune âge auprès du Maréchal Mobutu Sese Seko en occupant plusieurs fonctions. Notamment dans le service de renseignement et de sécurité − où il passa la plus grande partie de sa carrière − ; en passant par la diplomatie comme ambassadeur plénipotentiaire du Zaïre en Israël ; au Gouvernement comme ministre de la Défense nationale et des Anciens combattants, et dernier conseiller spécial en matière de sécurité du Maréchal Mobutu Sese Seko.

Depuis la chute du régime du Maréchal président le 17 mai 1997, monsieur Honoré NGBANDA contraint à l´exil, refusa de s’allier à ces étrangers qui ont occupé notre cher et beau pays qu´est le Congo, en dépit de toutes les propositions alléchantes de postes et d´argent qui lui avaient été faites par ceux-ci et leurs supplétifs congolais, assujettis et instrumentalisés sur leur propre terre.

Il observa pendant huit ans la scène politique, socio-économique, diplomatique et sécuritaire désastreuse de la RD Congo. C’est alors qu’il prit l´initiative en juin 2005 de fonder l´APARECO, dont l´objectif était de sensibiliser et de conscientiser les Congolais. Principalement ceux de la diaspora et, par ricochet, ceux à l´intérieur du pays, dans le but bien précis de créer une synergie mobilisatrice à l´échelle nationale, permettant à terme de bouter hors du territoire national congolais les Occupants étrangers, et de rendre ainsi aux Congolais leur vraie souveraineté et leur indépendance nationales perdues. Car la RD Congo est prise en otage.

Ceci comme vous le savez, à la suite d´invasions et de guerres d´agression et de prédation récurrentes des armées rwando-burundo-ougandaises soutenues depuis octobre 1996 à nos jours, par une certaine élite anglo-saxonne et des milieux politico-financiers occidentaux. Lesquelles invasions et guerres se sont depuis lors muées en régime d´occupation permanente, durablement installé au pouvoir à Kinshasa, sous le couvert de la soi-disant « libération » du 17 mai 1997 de l´Alliance de Forces Démocratiques pour la Libération du Congo-Zaïre (AFDL) de M´zee Laurent-Désiré KABILA et compagnies qui perdure jusqu´à ce jour ; sous de beaux et fallacieux labels tels que : le Gouvernement 1+4, la Majorité présidentielle (MP), l´Alliance de la Majorité présidentielle (AMP), le PPRD – FCC, le FCC – CACH, à présent l´UDPS-familiale –«l´Union sacrée de la Nation », initiée par l´actuel pouvoir fantoche à très forte dominante mafieuse, patrimoniale, et par-dessus tout tribaliste, issu du hold-up électoral du 30 décembre 2018.

Le tout, dans une RD Congo qui n´est plus qu´un semblant d´État où, depuis particulièrement le 24 janvier 2019, des militaires ou des ambassadeurs étrangers au premier rang desquels celui des USA, ceux de la Grande Bretagne et de l´Union européenne, voire celui du petit Rwanda, se conduisent comme en terre conquise. Ou plutôt en véritables « gouverneurs de colonie » en se permettant tout, sous l´œil complaisant de prétendus dirigeants congolais qui n´osent broncher pour les rappeler à l´ordre.

Le cas du feu ambassadeur d´Italie en RD Congo, Luca ATTANASIO est très emblématique. Ce dernier fut assassiné en février dernier en pleine zone minière par des assaillants (ou plutôt des soldats) rwandais à quelques encablures de la ville de Goma, alors que sa présence en ce lieu, sous occupation de l´armée régulière rwandaise (RDF), n´était même pas signalée à l´autorité tant provinciale que nationale.

Ces diplomates étrangers narguent tout bonnement le peuple congolais, et ce, sans le moindre respect pour sa souveraineté et pour l´autorité de l´État auprès duquel ils sont accrédités, ni des limites que leur imposent les normes diplomatiques pourtant bien établies (1815 – 1961) dans le cadre de leurs missions.

Malheur est donc de constater que depuis octobre 1996, la RD Congo, livrée en pâture aux requins de la mafia politico-financière internationale par le collaborationnisme de ses propres fils cupides et irresponsables, n´en est plus réduite qu´en une espèce de « colonie » de ce que l´on qualifie pompeusement de « Communauté internationale », par entremise de son armée d´occupation néocoloniale alias MONUSCO et des pays limitrophes qui lui servent de proxies.

La RD Congo a perdu un de ses plus dignes fils et un homme de valeur.

Ceci étant dit, permettez-nous regretté Président-fondateur de déroger pour l´occasion au vouvoiement de politesse et de respect que nous vous avons toujours voué, en échange d´un tutoiement de courtoisie pour ainsi nous sentir beaucoup plus à l´aise et plus proche de vous, en vous adressant ces mots d´adieu.

Bref, cela nous renvoie à ton propos prophétique que tu avais tenu lors d´une de tes adresses aux Congolais, dont je reprends ci-dessous un extrait à l´attention de notre peuple pour ta mémoire :

« Ceux qui m´accordent une ambition politique se trompent grandement. Je suis tout simplement en train de faire ma part pour la libération de mon pays de l´Occupation rwandaise. Si la mort arrivait un jour, je partirai avec fierté après avoir fait quelque chose d´important. La jeunesse congolaise va continuer ce combat. » (Honoré NGBANDA Nzambo Ko Atumba, Paris juin 2005).

La RD Congo a perdu un de ses plus dignes fils et un homme de valeur. Tu es parti si tôt Papa NGBANDA, nous avions encore besoin de toi. Car, l´occupation de ton pays, le génocide et l´humiliation de ton peuple se poursuivent depuis octobre 1996 à ce jour. Quelle tristesse pour nous peuple congolais du monde entier en général, et pour nous tes « fils idéologiques » de l’APARECO et de la Résistance plurielle en particulier ! Certes, tu ne verras pas la libération de ton pays à l´instar de Moïse l´Hébreu qui ne vit pas la Terre promise. Mais une chose est certaine, c´est que nous parachèverons le reste de travail que tu as abattu et mettrons un terme à l´occupation étrangère.

La vie de l’homme est comme la fleur des champs, à peine éclose elle s’est fanée ; nos jours sur terre ne sont qu’une ombre, elle passe et nous disparaissons. Mais pour nous qui restons derrière toi PN (Président national) ; Excellence ; Mokonzi ; Papa Honoré NGBANDA ; Vieux H ou Vieux Honoré ; Frère Honoré NGBANDA ; Spécial ou Kulutu ; Ya Nzambo ; selon que chacun d´entre nous avait l´habitude de te désigner, qu´allons-nous retenir de ta mission accomplie avec brio au profit de la libération du Congo et de ton départ précité pour l´au-delà, où le Dieu de nos ancêtres t´a rappelé à lui ?

Tu n’as pas vécu en vain. Nous n’oublierons jamais tout ton amour pour ton pays et tes compatriotes congolais que tu as servi avec abnégation, loyauté, patriotisme et probité absolue. De ton vivant, tu as fait preuve d´humilité et de grandeur d´esprit en confessant les erreurs commises par le régime Mobutu auquel tu as appartenu. Et à cet effet, tu as été jusque-là le seul de tous les anciens de ce régime-là, à avoir fait amende honorable au peuple congolais.

Et le Congo avait grandement besoin de toi, autant que la Russie en avait autrefois eu d´un certain « Vladimir Poutine ». La mort a certes eu raison de toi comme un soldat tombé les armes à la main sur le champ d´honneur, mais pas de ton idéologie, ni de tes idéaux incarnés aussi bien par l´APARECO, le CNRC que par la toute Résistance plurielle que tu nous as laissés en héritage ; et que nous pérenniserons en nous serrant les coudes, dans un esprit de réconciliation et de solidarité face à l´Occupation étrangère. Et nous en viendrons à bout. Peu importe le temps que cela prendra, car notre combat qui ne connaîtra point de répit, est de toute façon sans délai fixé. Seule la victoire de la libération du Congo compte pour les patriotes que nous sommes.

Enfin, tu es parti sans faire aucune compromission et sans trahir le Congo que tu as tant aimé. En nous léguant d´inédits ouvrages, de nombreux témoignages et révélations jamais contredits ou démentis, en supports vidéos, audio ou écrits, qui auront désormais, soit dit en passant : valeur de « guide » sinon de « catéchisme » de la Résistance congolaise contre l´Occupation étrangère. Tu es une icône, un modèle, le Leader Maximo, le Père de la Résistance congolaise dans sa forme contemporaine et l’espoir de tout un peuple. N´en déplaise à tes détracteurs de tous bords.

L´ennemi réjoui de ta mort physique, s´est lourdement trompé, en croyant qu´ayant frappé le bon « Berger » que tu as été, il réussira à disperser les moutons. Oui ! Comme un phénix, tu renaîtras de tes cendres à travers nous tes « fils idéologiques » dans la Résistance contre l´Occupant étranger. Car, nous continuerons à porter le flambeau de ta lutte pour la libération du territoire et du peuple congolais aussi haut, avec une détermination exponentielle jusqu´à la victoire.

Ton nom sera désormais gravé en lettres de feu dans l´Histoire et au Panthéon des hommes illustres du Congo, aux côtés de ceux de Yaya KIMPA VITA Beatrice, de NGONGO Luteta(e), de Mvuluzi-Mfumu KIMBANGU Simon, de LUMUMBA Patrice, de KASA-VUBU Joseph, et de tous nos autres Héros et Martyrs connus ou anonymes, qui incarnèrent tous et chacun à sa manière : la lutte pour la liberté de notre peuple contre l´occupation et la domination étrangères.

Aussi nous demandons-nous: « Comment saurions-nous tenir le cap, malgré ta disparition brutale et tragique, Ô Guide éclairé ! Ô Boussole de la Résistance ! » ? Oui ! Nous le savons. L’Esprit de nos aïeux et de tous nos Héros, qui veuille sur nous saura diriger nos pas, et la lutte poursuivra inexorablement son bonhomme de chemin jusqu’à la victoire finale.

Enfin, à ta veuve et à toute ta famille biologique, à ta famille politique que nous constituons tous, Nous membres de l´APARECO, du CNRC et de la Résistance plurielle, aux Congolais ou aux Africains de tous bords et croyants, qui t´admiraient et appréciaient à juste titre ton combat patriotique hors-pair, puissions-nous tous trouver un réconfort dans les différents livres saints des religions dont la Bible, car Dieu seul pourra panser nos cœurs meurtris :

J’entendis une voix forte qui venait du trône et disait: « Maintenant la demeure de Dieu est parmi les hommes ! Il demeurera avec eux et ils seront ses peuples. Dieu lui-même sera avec eux, il sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux. Il n’y aura plus de mort, il n’y aura plus ni deuil, ni lamentations, ni douleur. En effet, les choses anciennes auront disparu. » (Voir Apocalypse chapitre 21, verset 3 et 4).

Que notre Dieu dans sa miséricorde t’accorde un repos doux et éternel, dans les entrailles de cette terre étrangère de France qui t´accueille comme ta dernière demeure et que vive le Congo libre !

Kimya ya Nkolo Nzambe Ne Mpungu Tulendo ezala na yo Papa Honoré !

STOCKHOLM, le 30 avril 2021

Pépin LULENDO

RDC: Message d´Adieux au Président-fondateur de l´APARECO, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba

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2 commentaires sur “Message d´Adieux au Président-fondateur de l´APARECO, Honoré Ngbanda Nzambo Ko Atumba.

  1. Merci, cher compatriote, pour l’hommage à ce grand homme, ce grand congolais, qui a su faire la difference, en ouvrant les yeux du congolais à la realite de l’occupation de son pays. Puisse ses successeurs dans l’Apareco et dans d’autres mouvements de resistance, continuent le travail de la liberation totale du Congo.

  2. Nous avons perdu un homme d’Etat,visionnaire, constant dans ses idées, il aimait son pays et portait le Kongo RDC dans son coeur, partout où il allait. Merci pour tout de ses pistage, patrimoine national kongolais.

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